Peu après les méthodes de Monte Carlo, se sont développées
dans les années 50 celles dites de quasi-Monte Carlo, leurs
analogues déterministes. La nature stochastique et la non garantie
de la borne de l'erreur sont les principaux désavantages de Monte
Carlo. Comme le souligne Zaremba :``La justification de la pratique de
Monte Carlo n'est pas basée sur la nature aléatoire de la
procédure [...], mais sur l'équi-distribution [...]. Il doit
exister des suites de points telles que l'erreur soit plus faible''. Le
nom quasi-Monte Carlo fut employé pour la première fois dans
un rapport de recherche en 1951 de Richtmyer. Roth, médaillé
Fields en 1958, a déterminé en 1954 une vitesse de convergence
optimale pour l'approximation des intégrales, ainsi qu'une suite,
utilisant l'idée de Van der Corput, permettant une convergence rapide.
Se sont alors développées au cours des années toutes
sortes de suites, dites à discrépance faible, et de
théorèmes de bornes. Contrairement à celles de Monte
Carlo, les méthodes de quasi-Monte Carlo ont connu très peu
d'applications, celles-ci se situant principalement en physique et plus
récemment en finance.
Mes travaux passés
Le problème essentiel est l'absence d'un équivalent utilisable
en pratique des intervalles de confiance de l'approche stochastique. En
effet les bornes connues n'ont qu'un intérêt asymptotique
et ne peuvent en général pas être utilisées
en pratique.
Dans ces conditions, la majeure partie de notre travail s'est concentrée
sur une combinaison des méthodes de Monte Carlo et quasi-Monte Carlo.
Cette méthode peut être vue de deux manières : une
utilisation des suites à discrépance faible comme technique
de réduction de la variance dans les méthodes de Monte Carlo
ou une perturbation aléatoire des méthodes de quasi-Monte
Carlo. L'avantage est donc d'utiliser la vitesse de convergence des suites
à discrépance faible tout en ayant un intervalle de confiance
grâce à l'introduction de l'aléatoire. Nous avons pu
obtenir plusieurs résultats théoriques sur la vitesse de
convergence de cette méthode et étudier empiriquement les
suites les plus efficaces parmi toutes les suites à discrépance
faible connues.
Nous avons illustré la puissance de cette méthode sur
plusieurs modèles : les réseaux de files d'attente multi-classes
à forme produit et les réseau à pertes incluants notamment
les systèmes cellulaires.
Les sujets sur lesquels je compte continuer à travailler
Développement des méthodes combinées Monte Carlo/quasi-Monte
Carlo
Applications de ces méthodes à l'analyse de réseaux
de communication.
B. Tuffin, Simulation accélérée par les méthodes
de Monte Carlo et Quasi-Monte Carlo : théorie et applications. Thèse
de Doctorat, Université de Rennes 1. Octobre 1997.
B. Tuffin, On the Use of Low Discrepancy Sequences in Monte Carlo Methods.
Monte Carlo Methods and Applications, Vol.2, Num.4, pages 295-320,
1996.
Voir aussi la note "Comments on ``On the use of low discrepancy sequences
in Monte Carlo methods''. Monte Carlo Methods and Applications.
Vol.4, 1998.
B. Tuffin, Variance Reduction Technique for a Cellular System with Dynamic
Resource Sharing. In Proceedings of the 10th European Simulation Multiconference,
p 467-471, Budapest, Hongrie, Juin 1996.
B. Tuffin, Variance Reductions applied to Product-Form Multi-Class Queuing
Networks. ACM Transactions on Modeling and Computer Simulation,
Vol.7, Num.4, pages 478-500, 1997.
B. Tuffin, A new Permutation Choice in Halton Sequences. Dans Monte
Carlo and Quasi-Monte Carlo 1996, volume 127, Lecture Notes in Statistics,
Springer Verlag, New-York, 1997.
B. Tuffin, Variance Reduction Order Using Good Lattice Points in Monte
Carlo Methods. Computing, Vol. 61, Num. 4, pages 371-378, 1998.
B. Tuffin et L.M. Le Ny. Parallélisation d'une combinaison des méthodes
de Monte Carlo et quasi-Monte Carlo et application aux réseaux de
files d'attente. RAIRO: Recherche opérationnelle, Vol. 34,
pages 8 5-98, 2000.
B. Tuffin. A randomized Quasi-Monte carlo method for the simulation of
product-form loss networks. Proceedings of the 9th International Conference
on Telecommunication Systems, pages 468-478, Dallas, TX, USA, Mars
2001.
C. Lécot and B. Tuffin. Quasi-Monte Carlo Methods for Estimating
Transient Measures of Discrete Time Markov Chains. In the fifth International
Conference on Monte Carlo and Quasi-Monte Carlo Methods in Scientific Computing,
Singapore, 2002.
Quelques Références bibliographiques
Niederreiter, H., Random Number Generation and Quasi-Monte Carlo Methods,
7, 86-112,1967. CBMS-SIAM 63, Philadelphia, 1992.
Sobol', I.M., On the distribution of points in a cube and the approximate
evaluation of integrals, USSR Computational Math. and Math. Phys.,
1967.
Sloan, I. H. and Kachoyan, P. J., Lattice Methods for Multiple Integration:
Theory, Error Analysis and Examples. SIAM Journal of Numerical Analysis
, 24(1):116-128,1987.